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sueur de sang

gens folâtres qui me feront l’honneur de compter sur mon enjouement. Les choses plus ou moins historiques, militaires ou autres, dont je fus témoin cette année-là, m’apparurent quelquefois atroces, et mon genre d’esprit n’était pas précisément ce qu’il fallait pour en édulcorer l’impression.

Barbey d’Aurevilly, qui ne se cachait pas d’être un chauvin de ma sorte, m’avoua souvent que ce lui était une souffrance à peu près intolérable d’entendre parler de ce temps affreux. À plus forte raison, il lui eût été impossible d’écrire quoi que ce fût sur un tel sujet. Manière d’être qui sépara beaucoup cet artiste fier de certains alligators de l’écritoire attentifs, naguère, à sécréter, jour par jour, un peu de copie sur la Sueur de Sang de la France.

Pourquoi n’avouerais-je pas à mon tour que j’ai les mains peu remplies de ces documents de cannibales, et qu’il a fallu plus de vingt ans pour que je me décidasse à redescendre dans cette cave oubliée des puissants vins de la Mort, où l’ivrogne le mieux éclairé par les projections lumineuses de l’enthousiasme, ne pourrait plus se soûler qu’en tâtonnant ?

La deuxième phase de la guerre franco-prussienne qui fut, je crois, ce que l’histoire peut offrir de plus admirablement raté, est surtout demeurée, pour quelques assistants de la défaite, l’époque des grandes énergies perdues. Réflexion banale, s’il en