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Il fut souvent parlé de le faire déménager et de mettre à sa disposition une maison plus élégante et plus vaste. Versailles était plein de colonels ou de majors installés en de somptueux hôtels qu’il fallut, il est vrai, décrotter après leur départ et désinfecter avec des acides puissants.

Mais il refusa constamment d’imiter ces subalternes et voulut être, au moins en France, le prince Aristide.

C’est dans ce taudion, historique désormais, que furent signés les traités avec les États du Sud et la promotion du roi de Prusse à l’empire d’Allemagne ; plus tard, la capitulation de Paris et la fixation des préliminaires de paix.

On pourrait croire, dès lors, que des paroles d’une sagesse inouïe furent prononcées en ce lieu, que d’inégalables oracles s’y débitèrent. La vérité sainte attestée par le confident non suspect, Moritz Busch, très particulier secrétaire du Chancelier qui consignait, heure par heure, les moindres mots de son chef, la vérité pure et trop certaine, c’est que les murs de Mme de Jessé ne répercutèrent que des cochonneries ou d’épouvantables sottises.

Bonald, je crois, disait avec une simplicité renversante que le secret de gouverner les hommes consiste à vouloir toujours la même chose. Les Médiocres, par conséquent, y sont aptes aussi bien que les Supérieurs et le Chancelier prétendu de fer qui voulut toujours une Allemagne prussienne sous sa botte, sans jamais laisser entrevoir