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tembre, l’espace compris entre Chelles et Claye, de la Marne à la route d’Allemagne ? Ce point, comme tant d’autres, est resté inéclairci.

Mais il est certain que l’Amphitryonne peintresse hébergea d’illustres guerriers, parmi lesquels le prince Georges de Saxe et le vieux Guillaume lui-même, son proche voisin, momentanément installé à Ferrières et qui, passant un beau jour, daigna s’emplir à sa table.

Il n’en fallait pas davantage pour sacrer ce domicile où ne résidèrent, jusqu’à la fin, que des officiers supérieurs et les Obersten les plus distingués de la Saxe ou de la Bavière.

Toutefois, il fallait un gage à la soldatesque, un exutoire à la brutalité des pourceaux hispides que traînaient après eux ces conquérants.

La Frémyr avait heureusement l’objet sous la main.

C’était un pauvre diable de vieux poète romantique, célèbre lui aussi, vers 1830, doux et timide, subsistant mal d’un revenu des plus humbles, à qui elle avait loué, sans bail, un pavillon détraqué, singulièrement adossé à la somptueuse demeure.

Quelques années auparavant, elle avait été sur le point de jeter à bas cette verrue qui ne tentait aucun amateur, lorsque le bonhomme se présenta,