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n’avaient pas encore subi l’épuration miraculeuse dont nous sommes aujourd’hui les béants témoins.

Enfin, ce fut une manière de sport d’aller chez cette Frémyr que ses dîners rendirent un instant fameuse et que la reconnaissance abdominale de ses commensaux réussit à faire passer pour une excellente artiste.

Lorsque les armées allemandes commencèrent l’investissement, elle adopta sur-le-champ l’attitude la plus romaine.

Pleine de mépris pour les fuyards qui fermaient soigneusement à double tour leurs vide-bouteilles polychromes, leurs pavillons ou cottages moyenâgeux et se réfugiaient en hâte dans Paris, elle resta chez elle, déclarant très haut qu’il fallait donner le bon exemple et que ce rôle étant dévolu à la grande propriété foncière, elle attendrait de pied ferme, dans sa maison, les ennemis de la France.

La roublarde savait que c’était le meilleur moyen de la préserver du pillage et de la destruction complète.

Avait-elle, ainsi que des malveillants le prétendirent, de lointaines accointances à la cour du roi de Saxe dont les bandes pouilleuses levées dans les faubourgs de Leipzick, de Chemnitz et de Dresde, occupèrent à poste fixe, dès le 18 sep-