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XVI

LES YEUX DE MADAME FRÉMYR


En 1870, Mme Rosalinde Frémyr avait soixante ans. Elle était riche, démesurément grande et peignait de petites affaires sur un chevalet d’ivoire.

Mascaron décrépit de vieille moutonne doucereuse et implacable, elle parlait en roucoulant aux individus qualifiés et barytonnait avec arrogance lorsqu’elle s’adressait à des inférieurs. Ses yeux gris d’usurière dont nulle grimace ne pouvait atténuer la rigueur de givre étaient célèbres et généralement redoutés. Son regard le moins hostile donnait l’onglée, gerçait la peau, eût cristallisé, pensait-on, le dernier soupir d’un mourant d’amour.

À la distance de quelques années, on ne savait rien de cette personne remarquable qui était ve-