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LE MENDIANT PRIE

Ah ! si les chrétiens avaient le respect de votre Parole, rien que le respect, il y a plus de mille ans que ce serait leur coutume de jeter à la voirie les carcasses des millionnaires et de pratiquer les funérailles de leurs épouses au milieu des excréments et des charognes d’animaux immondes.

Votre Maison sur ces colonnes, derrière ces colonnes, ô douloureux Maître !

Hier, dans une paroisse de Paris, on refusait le baptême à un enfant de pauvre qui allait mourir, parce que « ce n’était pas le jour » (!!!). Aujourd’hui, j’entends, ici, le glas des morts pour une canaille millionnaire.

Et voilà que cela dure depuis des éternités et que même, en ce moment où l’on veut abolir le christianisme, votre indigne peuple se cramponne éperdument à une demi-douzaine de Coppée ou de Brunetière, avocats ou très-humbles serviteurs du Riche !

Ne pensez-vous pas qu’il faut en finir ? Encore une fois, je vous prie, mon Dieu, et plus hum-