plus que la rate ou la fressure des bons rigolos. « Jasante » est la délimitation argotique de l’idée de prière et la « Vieille » est une mère de douleurs venue pour gémir dans le lointain cimetière des suppliciés où est enterré son enfant. Elle ne sait pas exactement où est le corps :
… Où c’est qu’on t’a mis ?
D’ quel côté ? Dis-moi… mon ami ?
C’est plat et c’est nu comm’ la main :
Y a pas eun’ tombe… pas un bout d’croix,
Y a rien qui marqu’ ta fosse à toi…
Sa prière, c’est de lui parler, à cet invisible, et le monologue, de plus en plus cassé par les pleurs, ressemble à un bêlement de vieille brebis restée seule, dont le boucher n’aurait pas voulu. C’est poignant à crever le cœur, ce rappel têtu des anciens jours, cette lubie obstinée d’une malheureuse presque en enfance, à force de chagrin, et qui veut toujours voir le petit garçon « si doux » d’autrefois dans la carcasse putréfiée de l’assassin raccourci :
Comme ej’ t’aimais… comme on s’aimait !
C’était toi, ma seul’ distraction,
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