Page:Bloy - Les Dernières Colonnes de l’Église, Mercure de France, 1903.djvu/18

Cette page a été validée par deux contributeurs.
12
les dernières colonnes de l’église

vrai, « la tête théologique », mais que, tout de même, on a « écouté le Verbe divin avec autant de simplicité que les pêcheurs du lac de Tibériade », peut-être même avec plus de simplicité. Alors, en y pensant bien, il paraît hors de doute que « cette conversion doit être attribuée à la grâce divine[1] ».

La joie que cet événement détermina chez nos catholiques a dépassé toutes les joies prévues. On lit dans l’Évangile selon saint Luc qu’il y aura autant de joie au ciel pour un pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de pénitence. C’est exactement ce qu’on voit dans notre société religieuse qui est une manière de ciel, comme chacun sait.

À supposer que Coppée ait été vraiment un pécheur, ce dont lui-même paraît incertain, on peut dire qu’il y a peu d’exemples d’un retour à la vertu qui ait édifié un aussi grand nombre

  1. Il est bien entendu que les guillemets signifient, sauf indication d’une autre source, La Bonne Souffrance. Avertissement presque inutile, d’ailleurs. Le bon vin est assez trahi par son bouquet.