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paul bourget

atroce, tournent fort mal, à l’exception d’un seul, dont la vertu est indispensable pour la thèse.

C’est ici que Bourget promulgue, si j’ose ainsi dire, son admirable inintelligence. Les plus pauvres gens qui soient au monde, si un atome de christianisme est en eux, ont horreur d’un homme qui n’a pas été baptisé. C’est un monstre dangereux qui les épouvante. Ils ont raison. Dans une société supposée chrétienne, les non-baptisés doivent paraître des espèces de jumarts engendrés par des incubes et ne se montrant au milieu des hommes que pour présager des calamités irréparables. Un écrivain, je ne dis pas supérieur, mais de tradition, comme voudrait l’être Bourget, et dont les empreintes cérébrales ne ressembleraient pas à des rognures de toupet ramassées dans la boutique d’un coiffeur, aurait au moins essayé de faire voir le lige des démons dans le détriment mystérieux et redoutable de son influence. C’eût été tragique et beau comme la Vérité.

L’Étape est beaucoup plus humble. C’est un