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les dernières colonnes de l’église

Il a eu, depuis, bien des aventures. Devenu, de très-bonne heure, le Psychologue d’entre les castrats, cet adolescent élégiaque de peu de génie, mais adamantin par le cœur, n’ambitionna pas ouvertement et du premier coup les rôles fameux. Nemo repente fuit turpissimus. Avec sagesse il se fit l’auscultateur et le charmeur des femmes du monde, heureusement incapables de s’assouvir des rassurantes pâmoisons qu’il leur procure.

Pierre Corneille affirmait, un jour, avec une grande énergie, que les femmes sont naturellement inaptes à la production d’un chef-d’œuvre. « Il leur manque quelque chose », disait-il. C’est évidemment le cas de Paul Bourget. Ayant eu souvent l’occasion de m’occuper de cet icoglan, je croyais en avoir tout dit.

« La logique humaine, écrivais-je en 92, se fût révoltée en poussant de sauvages cris, si Paul Bourget n’avait pas été le disciple et l’admirateur de Renan. Il y a, dans ses sablonneux Essais, un chapitre sur la « sensibilité » de cet