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qu’on ne veut pas voir et, bien plus, ce qu’on ne veut pas dire. Mais il est sûr que les meilleures parties de ce dernier livre, les seules qui puissent être citées sans risque d’écraser d’ennui le lecteur, sont les pages, malheureusement en trop petit nombre, telles que le portrait de Mme Bavoil au commencement, celui du père Philogone Miné, celui encore de Mlle de Garambois qu’on croirait emprunté à un album de Topfer, enfin les falotes figures des châtelains du voisinage.

La caricature est la véritable vocation de Huysmans, vocation si impérieuse qu’elle peut aller, ainsi que je l’ai montré plusieurs fois, jusqu’à la caricature de Dieu, inclusivement. Dans ce dernier cas, il est caricaturiste sans le savoir, à force d’inintelligence. Un ennemi sans entrailles irait jusqu’à dire qu’il est un caricaturiste pharisien, épigramme spécieuse, très-probablement injuste. On lui a persuadé ou il s’est persuadé à lui-même qu’il a des dons lyriques de premier ordre. Il est difficile d’expri-