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les dernières colonnes de l’église

être touchante si elle avait un peu de simplicité, mais l’idée même de simplicité fiche le camp aussitôt qu’il est parlé du « champ de bataille de l’au-delà ».

C’est même une occasion de demander quand on nous délivrera de ce fameux au-delà dont il n’avait jamais été question dans les temps de foi et qui est devenu un difforme substantif, de locution adverbiale qu’il était, depuis que les romanciers naturalistes travaillent dans la piété. C’est surtout à Huysmans que revient l’honneur d’avoir introduit ce phylloxera dans la pauvre Vigne du Seigneur qui n’en pouvait déjà presque plus de ses dix-neuf siècles.

Enfin, pendant des pages, il est rabâché de stratégie, de tactique, de troupes en première ligne qui s’avancent « sous l’abri des redoutes contemplatives et des forteresses mystiques » ; d’avant-garde formée par les bataillons des Franciscains et des Frères Prêcheurs. Il est parlé avec une tranquille assurance de « l’immense armée manœuvrant derrière ces éclaireurs, dont