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pensera nécessairement qu’il est dans un cimetière, païen à coup sûr et fort bizarre, mais humain et on ne voit pas ce qui pourrait le détromper. Il y a là des monuments grotesques et coûteux dont le ridicule n’a rien d’excessif ni d’humiliant pour la meilleure compagnie et qui conviendraient parfaitement aux carcasses des gentilshommes les plus distingués. Les épitaphes, il faut l’avouer, ne laissent aucun doute, mais seulement les épitaphes.

La monotonie des « regrets éternels » est un peu fatigante. La formule de fidélité, plus canine que les chiens eux-mêmes : « Je te pleurerai toujours et ne te remplacerai jamais » surabonde péniblement. Néanmoins le visiteur patient est récompensé.

« Ma Ponnette, protège toujours ta maîtresse. — Kiki, Trop bon pour vivre. — Drack, Il nous aimait trop et ne pouvait vivre. — Linda, Morte d’attachement, de fidélité, d’intelligence et d’originalité. — (Au-dessous de deux niches). Le destin qui les unit sur terre les réunit dans le néant. — (Au-dessous d’une tente militaire). Produit d’une collecte d’ar-