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ment réservé aux seuls athées, dont la volonté formelle est d’être brûlés après leur mort. Erreur qu’il faut quitter. L’Administration ne dédaigne pas de chauffer son four pour les restes déchiquetés des indigents qu’on assassine dans les hôpitaux et que nul parent ne réclame. Il faut bien s’en débarrasser et nous ne sommes plus aux temps barbares où des confréries existaient pour l’ensevelissement et la sépulture charitable des abandonnés.

Revenons au cimetière dit parisien, extramuros, nécropole des pauvres multipliée autour de Paris : Bagneux, Pantin, Ivry, etc., car les morts sont vomis comme les vivants. Sodome n’en veut pas et les éloigne tant qu’elle peut. Il y a du moins, pour ces dormants, le bénéfice de la solitude. Au printemps ou à l’automne, quand on est très-malheureux, ces endroits éloignés peuvent, tout de même, paraître aimables.

L’Administration qui a condamné l’usage antique de la Croix monumentale au moment même où elle en multipliait dérisoirement le signe dans le quadrillage systématique des