trempés du Sang du Sauveur, deviendront comme trente siècles d’humilité et d’espérance, et ce sera inimaginablement beau.
Tomber de là dans le négoce moderne, c’est à faire peur, c’est à dégoûter de la vie et de la mort. On a beaucoup parlé de l’abjection juive. Il s’agit ici, bien entendu, des Juifs trafiquants, de la lie juive, exception faite des individus très-nobles qui ont pu garder un cœur fier, un cœur « vraiment israélite[1] » sous le terrible Velamen de saint Paul. En quoi cette abjection si fameuse dépasse-t-elle la servilité du boutiquier le plus hautain vis-à-vis d’un client présumé riche et son insolence goujate à l’égard d’un autre client supposé pauvre ? Si on veut que leurs attitudes ignobles les égalent en apparence, il y aura toujours, même à ce niveau, l’aînesse infinie de la Race élue et l’énorme prééminence de vingt siècles d’humiliations très-soigneusement enregistrées. L’abjection juive peut invoquer la foudre, l’abjection
- ↑ « Ecce vera Israelita, in qui dolus non est ». Évangile selon saint Jean.