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dans ses palais de lumière. Quand la souffrance a été trop loin, il semble que ce serait pourtant bien simple d’assommer ou d’éventrer la bête féroce. Il y a des exemples. Ils sont même nombreux dans l’Histoire. Mais, toujours, ces révoltes furent des mouvements convulsifs et de peu de durée. Aussitôt après l’accès, la Sueur du Sang de Jésus recommençait silencieusement dans la nuit, sous les oliviers tranquilles du Jardin, les disciples dormant toujours. Il lui faut continuer cette Agonie pour tant de malheureux, pour un si grand nombre d’êtres sans défense, hommes, femmes, enfants surtout !

Car voici l’horreur des horreurs : le travail des enfants, la misère des tout petits exploitée par l’industrie productrice de la richesse ! Et cela dans tous les pays. Jésus avait dit : « Laissez-les venir à moi ». Les riches disent : « Envoyez-les à l’usine, à l’atelier, dans les endroits les plus sombres et les plus mortels de nos enfers. Les efforts de leurs faibles bras ajouteront quelque chose à notre opulence. »

On voit de ces pauvres enfants qu’un souffle