sont ces demoiselles que j’ai vues dans ce préau, tissant des étoffes de soie et des orfrois ? Les œuvres de leurs mains paraissent très-belles, mais ce qui ne me semble pas beau, c’est qu’elles sont, de corps et de visages, maigres et pâles, et dolentes. Pourtant elles seraient, je crois, belles et fort avenantes, si elles avaient chose qui leur fit plaisir. — Je ne vous le dirai mie, répond le portier, cherchez un autre qui vous le dise. Yvain, alors, cherche tant qu’il finit par trouver l’huis du préau où les demoiselles travaillent, et il s’avance et il les salue toutes ensemble, et il voit tomber les gouttes des larmes qui descendent de leurs yeux sur leurs visages. »
Yvain les interroge à leur tour et l’une d’elles lui apprend qu’elles sont captives des fils du diable et qu’elles ne peuvent être délivrées que par un bon chevalier qui « les occira en bataille ». Mais pourquoi se leurrer d’une telle espérance ?
« — Jamais plus nous n’aurons rien qui nous plaise. Je viens de dire une grande enfance quand j’ai parlé de délivrance. Jamais nous ne