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pierres dites précieuses, œuvre du feu souterrain durant des milliers de siècles, prononce la science qui n’est pas avare de révolutions planétaires. Il y en a bien trente ou quarante espèces dont chacune a sa légende, sa signification emblématique. Le diamant, par exemple, est l’hiéroglyphe de la mort. Inutile de demander pourquoi. C’est ainsi et voilà tout. Mais ce qu’on n’ignore pas, ce qui est révélé par l’expérience, c’est que le diamant est provocateur de luxure, au point d’être un danger pour les plus chastes cœurs. Par là s’explique, je ne dis pas sa rareté, mais son prix énorme et l’avidité excessive de le posséder. L’inexpiable guerre du Transvaal, qui a déshonoré tout un grand peuple, est le chef-d’œuvre le plus authentique de cette concupiscence déchaînée, et les suites qu’on peut voir dépassent en hideur atroce et mortelle ce que les poètes sont capables d’inventer.

Dix ou vingt mille hommes nourris comme des animaux sont encagés littéralement sur des périmètres immenses. Esclaves d’une compagnie minière qui ne permet pas même aux