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XI

J’ai déjà nommé un grand nombre de fois le Postulateur de la Cause, le Comte Roselly de Lorgues. Je dois encore le nommer et le citer beaucoup, puisqu’il est le principal ouvrier de cette grande chose contemporaine qui sera regardée comme l’un des plus beaux gestes de Dieu par la France au xixe siècle. Si l’intérêt transcendant de la gloire de Christophe Colomb n’abolissait pas immédiatement autour de lui tout autre intérêt historique ou littéraire, ce serait un second acte de justice que de raconter la vie et les travaux de cet apologiste chrétien, si célèbre dans ce que j’appellerai le recto de ce siècle et maintenant dépassé par l’infâme cohue des saltimbanques oraculaires de l’antichristianisme. Mais un si vaste examen ne peut être enfermé dans une simple parenthèse biographique. Il faut plus d’espace et moins d’incidence pour parler d’un homme qui a informé philosophiquement la moitié de ses contemporains et qui fut le progéniteur intellectuel de Donoso Cortès. Il suffirait sans doute à la gloire du Comte Roselly de Lorgues d’avoir écrit la vie de Christophe Colomb, comme personne peut-être ne l’eût écrite sans