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LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

choisit précisément le seul point de notre planète que la sclence choisirait de nos jours[1] : la curieuse région de la Ligne sans déclinaison magnétique, où la transparence des eaux, la suavité de l’air, l’éblouissante limpidité de l’atmosphère, l’abondance de la végétation sous-marine, l’éclat tropical des puits, la phusphorescence des vagues, indiquent dans le mobile empire des ondes une démarcation mystérieuse du Créateur.

« Cette colossale dimension était la plus hardie conception qui fût jamais sortie du cerveau humain, Jamais proportion si gigantesque n’était entrée dans un calcul de mesure. Néanmoins, Colomb, sans s’étonner, sans hésiter, ne se doutant pas, peut-être, du prodige de son opération, prend tranquillement ses dimensions, et demande avec simplicité qu’on les envoie à Rome.

« Assurément, tout ce qu’il exposait dans ses considérations, pour ce partage des régions inexplorées entre les doux couronnes de Castille et de Portugal était aussi rationnel que hardi ; aussi hardi qu’inconnu du reste des hommes ; et, par cela même, à cause des obstacles qu’éprouve toujours la nouveauté, devait provoquer des objections, des doutes, partant des résistances. Mais le Messager du Salut avait foi dans l’infaillible sagesse de l’Église, dépositaire des vérités du Verbe. Nous verrons, plus loin, combien la Papauté justifia cette noble confiance »…

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« Suivant le conseil de Christophe Colomb, les Rois Catholiques avaient supplié le Souverain Pontife de leur octroyer par une Bulle, la donation des terres qu’ils avaient décou-

  1. Ce qu’offre d’ingénieux, de nouveau, d’important, au point de vue de la physique, de la géographie et de la cosmographie, cette ligne, raya, qu’iodiquait Colomb, est relevé avec admiration par Humboldt, notamment dans son Histoire de la géographie du Nouveau Continent et dans son Cosmos, Essai d’une description physique du Monde. Ce fait mérite d’être remarqué.