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IV

J’ai promis de montrer quelque chose des inconcevables façons polémiques du chanoine pamphlétaire. Il est difficile, je ne le dissimule pas, de concilier l’exactitude d’un pareil examen avec le sentiment d’un profond respect pour la personne de l’auteur. On est prié de croire qu’il ne s’agit point d’une fadeur d’amour. Il faut dire sans cesse : je déteste un peu, je hais beaucoup, je maudis passionnément, je n’aime pas du tout. Et quand l’aimable fleurette littéraire aura perdu son dernier pétale, nous trouverons un affreux insecte dans le milieu de la corolle.

Les intelligences les plus rudimentaires comprendront que ce petit jeu n’a riep d’innocent. Mais il peut nous édifler, nous autres Français, sur la véritable portée d’une querelle bien ridicule, il est vrai, mais où notre honneur est assez directement intéressé pour qu’on s’étonne en Italie, et même ailleurs, d’y surprendre notre indifférence ou de nous la voir ignorer.

Le Comte Roselly de Lorgues fermait l’Introduction de sa magnifique histoire de Christophe Colomb par le mot de Joseph de Maistre : « La vérité a besoin de la