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OBSTACLES À L’INTRODUCTION DE LA CAUSE

tateur a parlé et c’est beaucoup plus que ne pouvaient espérer de simples hommes nés de la poussière et deslinés à y retourner. Son infaillibilité et sa sainteté personnelle répondent à tout, suppléent à tout, éclairent tout. S’il lui plaît de jeter au tombereau des immondices populaires la mémoire vénérée du plus grand et du plus chaste de tous ses fils, la Ville de marbre le trouvera très bon et balbutiera peut-être en tremblant qu’elle n’en est pas digne. C’est une très grande faveur qu’il daigne accorder et il n’y a pas mieux à faire que de baiser humblement la trace lumineuse de ses pas. S’il importe à sa vanité de cuistre blessé d’immoler jusqu’à l’honneur de tout un peuple chrétien et de noyer dans une honte immortelle sa propre patrie, il en est bien le maître et les anciens héros ne se lèveront certes pas de leur tombe pour châtier le profanateur.

Heureuse et fière cité ! Combien cela est beau ! combien cela est enivrant et qu’un tel spectacle est bien fait pour nous reposer le cœur des abjections de la Libre Pensée et des platitudes démagogiques de ce lâche siècle révolutionnaire :