Page:Bloy - Le Révélateur du globe, 1884.djvu/236

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
208
LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

influents de Rome, aux chefs des Ordres religieux, aux Consulteurs des Congrégations, rien n’a été épargné.

« Tandis que le seul courageux défenseur de Colomb parmi ses compatriotes, le généreux M. Joseph Baldi, suppliait le Saint-Père en faveur du Serviteur de Dieu, et que déjà seize cents signatures s’ajoutaient à sa pétion, la coterie, pour l’arrêter tout court, répandit, par l’agence Havas, le bruit du rejet de la Cause ! Malgré les cauteleuses précautions de ces sycophantes, on a su d’où venait le coup. Peu de jours après, la France nouvelle faisait cette déclaration : « Le télégramme quoique arrivant de Rome, cst de provenance génoise… Chose triste à dire, c’est dans la patrie de Christophe Colomb que se trouvent les plus acharnés détracteurs du grand homme. Sous la protection de leur Archevêque, Mgr Magnasco, certains chanoines de Gênes ne cessent de calomnier le héros chrétien et, depuis plusieurs années, s’opposent, par les plus indignes moyens. à sa glorification catholique[1]. »

« Combien de fois de doctes religieux, de hauls personnages de la hiérarchie ecclésiastique ne se sont-ils pas affligés, avec nous, des basses manœuvres du céuacle génois ! Récemment, le vénérable cardinal Donnet, épanchant sa tristesse dans une lettre à S. Exc. Mgr Rocco Cocchia, Délégat apostolique du Saint-Siège, près les Républiques de Santo-Domingo, d’Haïti et de Venezuela, ne pouvait retenir ce douloureux aveu : « Hélas ! le dirai-je ? du sanctuaire lui-même ont surgi dans ces derniers temps les adversaires les plus

  1. La France Nouvelle, 10 octobre 1871.