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LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

dans les siècles de peu de foi, souffrait en silence de voir un prêtre catholique sur le tréteau des saltimbanques de la publicité irréligieuse. Il eût ardemment désiré de faire entrer un salutaire mouvement de pudeur dans l’âme de ce pamphlétaire si peu sacerdotal. Il se tut pendant douze ans, se laissant outrager avec la résignation d’une âme vraiment supérieure. Mais, en 1869, ayant lu de nouvelles accusations contre le héros chrétien, révolté de cet acharnement impie, il adressa au directeur du Giornale degli studiosi une lettre accablante qui, pour quelque temps, fit rentrer sous sa pierre le hideux crapaud de la calomnie.

Toutefois, sans rien imprimer, celui-ci n’en continua pas moins la diffamation et ne cessa d’agir auprès du clergé. L’occasion lui était propice. Ancien professeur au grand séminaire avec M. l’abbé Magnasco, qui succédait au savant théologien archevêque de Gênes, l’illustre Mgr Andrea Charvaz, lequel n’aurait jamais souffert un pareil débordement de vanité blessée, ses relations étaient d’avance facilitées parmi les ecclésiastiques. Il sut les mettre à profit. Discréditer une histoire publiée par ordre du Souverain Pontife, maintenir contre Colomb l’accusation de liaison immorale, susciter le doute. éveiller la déflance dans les esprits et, par l’effusion de la calomnie, empêcher les Évêques italiens d’adhérer à la Postulation rédigée à Rome pendant le Concile, tel fut le but de ses persévérants efforts.

En 1874, le Comte Roselly de Lorgues réunit en un volume, sous ce titre : l’ambassadeur de dieu et le pape Pie ix[1], toutes les preuves des vertus héroïques

  1. Un volume in-8 : Paris, Plon, 1871.