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OBSTACLES À L’INTRODUCTION DE LA CAUSE

honoraient de témoignages écrits et de décorations l’historien de Christophe Colomb, le conseil municipal de Gênes, abominablement trompé par l’abbé Sanguineti, le faisait insulter officiellement dans la magnifique réimpression du Codice Colombo Américano publié aux frais de la ville, et les feuilles génoises le bafouaient indignement.

Rien n’égale l’acharnement de cette haine de chanoine. On est obligé d’en chercher la cause ailleurs que dans lemonde naturel, car, humainement, c’est toutà fait inexplicable. L’abbé Sanguineti a tout mis en œuvre pour déshonorer le Révélateur du globe et son illustre glorificateur. À Gênes, seulement, il est vrai, des ecclésiastiques, inspirés par lui, osèrent vilipender l’incomparable Serviteur de Dieu. Mais de nombreux amis laïques de cet élonnant séducteur, répandus par toute l’Italie, donnèrent le spectacle inouï d’un dévouement poussé jusqu’au déshonneur volontaire. Par la plume ou par la parole, un dénigrement sans exemple fut excité à Turin, à Pise, à Florence, à Plaisance, à Modène, à Rome même, et jusque dans le palais du Souverain Pontife. L’abbé Sanguineti osa solliciler de la Civiltà cattolica le blâme du livre du Comte Roselly de Lorgues. N’ayant pu l’obtenir, il en fit d’amères doléances dans la Gazette de Gênes, le 30 mars 1858. Déjà, il s’était plaint douloureusement, dans l’Apologista de Turin, de ce que l’illustre P. Ventura avait adressé au clergé d’Italie un manifeste en faveur de ce chef-d’œuvre. Il écrivit à Paris, à Rome et ailleurs, cherchant à soulever l’opinion.

Le Comte Roselly de Lorgues, indigné de ces attaques, mais se souvenant du profond respect que l’Église a le droit d’exiger de tous ses enfants, surtout