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ii
PRÉFACE

grandeur de l’oubli en proportion avec la grandeur du service rendu, par lui, au monde tout entier. Jusque-là, de maigres notices, menteuses ou dérisoires, griffonnées sur Christophe Colomb, avaient montré qu’elles étaient dignes des mains qui avaient raturé son nom pour en mettre un autre à sa place sur sa grandiose découverte… et, pour la première fois, la vie de Christophe Colomb fut écrite.

Malheureusement, le marbre de l’oubli est plus dur à égratigner que le marbre d’un tombeau, et il faut bien le dire, cette Histoire de Christophe Colomb, par le Comte Roselly de Lorgues, malgré tout le bien qu’on en dit, n’eut point, dans un temps où la publicité se prostitue aux plus basses œuvres littéraires, le succès retentissant que les hommes prennent pour de la gloire. Mais voici qui vengea le livre resté trop obscur ! Voici où la semence de vérité jetée aux vents légers et imbéciles tomba !


Elle tomba dans le cœur du Pape qui gouvernait alors l’Église, ettout à coup, elle y leva !… Dans l’immense grand homme que fut Christophe Colomb, Pie IX vit le saint qu’il fallait en faire sortir, — et de sa main pontificale, — de cette main qui dispose de l’éternité, — illui prépara son autel. À dater de ce moment, la Béatification de Christophe Colomb fut résolue… Pour s’être rencontré avec