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V

À son arrivée en Espagne, en 1485, Christophe Colomb avait environ cinquante ans et commençait d’être un vieillard. « Parmi les contemporains, trois écrivains surtout nous ont laissé de sa personne trois descriptions d’après lesquelles il est permis de s’en former une idée très approximative. Ce sont : — d’abord, son second fils, don Fernando Colomb, devenu son biographe ; — puis, l’archichronographe impérial Oviedo, à qui ses fonctions de page de l’Infant don Juan permirent de l’apercevoir souvent ; — et enfin, le célèbre Barthélemy Las Casas, lequel, ainsi que son père, en avait reçu des bontés personnelles. Chacun de ces historiens dont aucun n’a copié les autres, fait à sa manière le signalement plutôt que le portrait du grand homme. Toutefois leurs détails trop abrégés, se complètent par d’autres témoignages qui ont aussi leur importance : tel est celui du Milanais Girolamo Benzoni, qui visita le Nouveau Monde pendant que les souvenirs de son Inventeur y vivaient encore, et put s’y entretenir avec nombre de gens ayant jadis ser vi sous ses ordres. Les historiens, en parfait accord sur la physionomie de Colomb, la for-