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IV

Les premières années et la jeunesse de Christophe Colomb sont assez obscures. On sait seulement d’une manière certaine, qu’il naquit à Gênes[1] et que son père, Dominique Colomb, homme très pauvre et de rare vertu, frappé de l’intelligence extraordinaire de son fils, s’efforça de seconder la nature ot de lui procurer l’instruction la plus complète qui se donnât alors. On ignore quels furent ses maîtres à l’Université de Pavie où il l’envoya et le profit que le jeuneintuitif put

  1. On sait qu’un assez grand nombre de villes ou villages ent absolument voulu être la patrie de Colomb. Savone, Cucarro dans le Montferrat, Pradello dans le Plaisantin, Oneglia, Finale, Boggiasco, Cogoletto, Quinto, et Nervi dans La Rivière de Gênes, ont &t£ successivement ou simultanément éloquentes dans ce sens par la voix de leurs archéologues ou de leurs aubergistes. Cette prétention est simplement comique, mais ce qui l’est énormément, c’est le récent travail d’un certain abbé Casanova, tendant à établir que Christophe Colomb est né en Corse. Cet abbé est peut-être le seul Corse aimé du journal le Siècle, lequel a publié sa petite scolie patriotique. Dans l’acte d’Institution de Majorat, fait le 22 février 1498, au profit de sa descendance, le grand Amiral extermine toute cette science en quelques mots : « Siendo yo naocido en Genovn, dit-il, ciudad noble y poderosa por la mar. » — « C’est de là que je suis sorti et c’est là que je suis né, « della sali, y en ella naci. »