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LE RÉVÉLATEUR DU GLOBE

raconter cette largesse ! Mais le Dieu de tous les saints avait faim et soif de justice, il ne pouvait pas attendre plus longtemps ; et cet historien est enfin venu.

Le Comte Roselly de Lorgues n’a pas eu peur d’aller jusqu’à l’extrémité de l’exactitude historique et, on présence du plus majestueux ensemble de faits surnaturels dans une vie où l’héroïsme déborde à chaque instant l’humanité, devant l’indifférence ironique ou slupide du monde entier etle mutisme expectant de la sainte Église, il a osé conclure nettement à la sainteté telle que l’Église l’entend et exige qu’on la démontre quandil s’agit de mettre une poignée de poussière humaine sur ses autels. Heureuse audace assurément puisqu’elle a réussi ! L’Église qui est le ciel sur la terre-ne hait pas qu’on lui fasse violence. La Papauté accueillit favorablement cette solitaire postulation de la conscience d’un chrétien alors sans autorité ; et elle reconnul magnifiquement à ce chrétien, — tout laïque qu’il fût, — les droits et le mandat officiels de Postulateur de la Cause dont il avait eu l’honneur de solliciter, le premier, l’introduction devant la Sacrée Congrégation des Rites.

Maintenant nous allons regarder aussirapidement que possible la vie et la grande personnalité de Christophe Colomb à travers sa magnifique histoire telle que nous l’a donnée le Comte Roselly de Lorgues. Seulement il n’est pas inutile d’avertir que ce livre ne peut être intelligible et croyable qu’à la condition d’avoir auparavant aettoyé son cœur et sa mémoire des honteuses élucubrations du protestantisme et de la Libre Pensée. Il est déshonorant que les catholiques aient abandonné l’histoire d’un grand nombre de faits essentiels pour l’Église et pour le monde à de viles plumes protestantes ou