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nacles. Il eût été difficile de rencontrer un fornicateur plus éloigné de l’hypocrisie ou de la plus légère velléité de contentement de lui-même.

Il faut le redire, cet adolescent ne ressemblait à aucun autre. Il était né pour le désespoir et le christianisme dérangea sa vie, en le remplissant, — si tard ! — de l’afflictive famine d’amour, surajoutée à l’autre famine. À moins d’un miracle que Dieu ne fit pas, comment cet ébloui de la Face du Seigneur, — Icare mystique aux ailes fondantes, — aurait-il pu échapper au vertige qui l’aspirait vers les argileuses créatures conditionnées à cette Ressemblance !…

Il serait évidemment insensé d’espérer que des contemporains de M. Zola, par exemple, auront la bonté de concéder ces prolégomènes enfantins de la très rare grandeur morale qui va être racontée. La déliquescente psychologie littéraire de cette fin de siècle n’acceptera pas non plus que d’aussi peu perverses prémisses puissent jamais engendrer une concluante délectation esthétique. Enfin et surtout, la porcine congrégation des sycophantes de la libre-pensée pourra s’accorder le facile triomphe de contemner, — jusqu’au fientement vertical ! — l’exacte genèse de ce catholique ballotté par d’impures vagues au-dessus d’absurdes abîmes… Qu’importe ?


XVII


Marchenoir pleurait auprès du corps de son père, lorsqu’il reçut à la fois deux lettres de Paris : celle