d’ultérieures compensations. S’il n’y a pas de compensations, au diable tout ! Il est insensé d’espérer mieux de notre nature.
Un plantigrade, doué de raison et contradictoirement privé d’espérance religieuse, est dans l’impossibilité la plus étroite d’accepter cette geôle d’immondices et de consentir qu’on le traite plus durement qu’un parricide, pour avoir perdu sa fortune ou pour être né sans argent. S’il se résigne sans décalogue et sans eucharistie, on ne peut rien dire de lui, sinon qu’il est un lâche ou un imbécile. À ce point de vue, les nihilistes ont cent fois raison. Que tout tombe, que tout périsse, que tout s’en aille au tonnerre de Dieu, s’il faut endurer indéfiniment cette abominable farce de souffrir pour rien !
Hier soir, un millionnaire crétin, qui ne secourut jamais personne, a perdu mille louis au cercle, au moment même où quarante pauvres filles que cet argent eût sauvées, tombaient de faim dans l’irréméable vortex du putanat ; et la délicieuse vicomtesse, que tout Paris connaît si bien, a exhibé ses tétons les plus authentiques, dans une robe couleur de la quatrième lune de Jupiter, dont le prix aurait nourri, pendant un mois, quatre-vingts vieillards et cent vingt enfants !
Tant que ces choses seront vues sous la coupole des impassibles constellations, et racontées avec attendrissement par la gueusaille des journaux, il y aura, — en dépit de tous les bavardages ressassés et de toutes les exhortations salopes, — une gifle absolue sur la face de la Justice, et, dans les âmes dépossédées de l’espérance d’une vie future, un