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positivement volatile et qu’il a l’air de s’enlever dans les nues.

« Mais, sans prétendre l’égaler, on peut encore être diablement prodigieux, et c’est le cas du petit Maubec.

« D’ailleurs, tous ces monstres engendrés d’un même suintement verdâtre de notre charogne de société en copulation immédiate avec le néant, sont tellement identiques par leur origine, qu’on croit toujours contempler le plus horrible quand on les regarde successivement.



« Albert Wolff a eu son Plutarque en M. Toudouze, romancier cynocéphale qui aurait pu se contenter d’être un impuissant de lettres, mais qui a choisi de faire bonne garde aux alentours du « grand chroniqueur », comme si la pestilence ne suffisait pas !

« Le livre de ce chien est, en effet, un essai d’apothéose d’Albert Wolff.

« Certes, je peux me flatter d’avoir lu terriblement dans mon existence de quarante ans ! Mais, jamais, je n’avais lu une chose semblable.

« Ici, la bassesse de la flatterie tient du surnaturel, puisqu’on a trouvé le secret d’admirer un être, soi-disant humain, dont le nom seul est une formule évocatoire de tout ce qu’il y a de plus déshonorant et de plus hideux dans l’humanité.

« Il paraît que M. Toudouze est un riche qui n’a pas besoin de faire ce sale métier, que la plus déchirante misère n’excuserait pas. Mais la vanité d’un pou