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temps. Il faut vous coucher tout de suite, je l’exige, et puisque je suis un important personnage, vous m’obéirez sans discussion. Je vais me jeter moi-même sur mon lit, car je suis rompu. Au revoir, chère sacrifiée, dormez en paix et que Notre-Seigneur veuille mettre à votre porte une demi-douzaine de ses plus grands anges !


LXVI


Quelques jours après, Marchenoir reçut de Périgueux la lettre suivante du notaire de sa famille, en réponse à une réclamation sans espoir déjà vieille de plusieurs semaines :

« Monsieur, j’ai l’honneur de répondre à votre lettre du 25 mai, relative au règlement définitif de la succession de feu monsieur votre père, règlement que je n’ai pu mener plus tôt à bonne fin, malgré mon désir de vous être agréable, à cause des formalités à remplir et des difficultés que nous avons eues à réaliser la vente de l’immeuble.

« Tout étant enfin terminé dans les meilleures conditions possibles, je vous adresse, sous ce pli, le compte détaillé de la succession, duquel il résulte qu’il vous revient Deux mille cinq cents francs. Comme vous m’avez laissé procuration et quittance en blanc, je vous envoie cette somme par lettre chargée.

« Veuillez agréer, Monsieur et cher client, mes salutations empressées,

« Charlemagne Vobidon. »