Page:Bloy - Le Désespéré.djvu/312

Cette page a été validée par deux contributeurs.

quand on se nomme Eschyle. Il a la Folie de la Croix du Grotesque. Méridional, autant qu’on peut l’être en enfer, doué d’un accent à faire venir le diable, il rissole, du matin au soir, dans une vanité capable d’incendier le fond d’un puits.

Il est l’inventeur des paysans épiques. La vieille truie, connue sous le nom de George Sand, les faisait idylliques et sentimentaux. Marchenoir, élevé au milieu de ces lâches et cupides brutes, se demanda, en voyant gesticuler Léonidas, quel pouvait être le plus bête de ces deux auteurs. Il conclut, en ce sens, à la supériorité de l’homme.

La fécondité de celui-ci consiste à publier éternellement le même livre sous divers titres. C’est une finesse du Tarn-et-Garonne. Si, du moins, ses paysans se contentaient d’être épiques, mais ils sont civiques, bonté du ciel ! Pendant des cent pages, ils gargouillent et dégobillent les rengaines les plus savetées, les plus avachies, les plus jetées au coin de la borne, sur les Droits de l’homme et les devoirs du citoyen, sans préjudice de la fraternité des peuples.

Un des poètes contemporains les plus démarqués nomma, un jour, Rieupeyroux, le Tartufe du Danube, mot exact et spirituel dont plusieurs imbéciles ont voulu se faire honneur. C’est, en effet, un hypocrite véhément, espèce très peu rare dans le midi. Hypocrite de sentiments, hypocrite d’idées et faux pauvre, il appartient à cette catégorie d’odieux cafards, dont la besace est gonflée du pain des indigents qu’ils ont dépouillés, en leur volant la pitié du riche.

Un jour, ce personnage alla trouver Chaudesaigues et quelques autres financiers de lettres, dont il savait