Page:Bloy - Le Désespéré.djvu/231

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les plus rapides sont précisément ceux où l’on est le plus mal. Enfin, deux locomotives : l’amour en tête, et la crainte en queue. « En voiture, Messieurs, en voiture ! » Le bienveillant opuscule nous laisse malheureusement ignorer si les dames sont admises, s’il leur est accordé de faire un léger persil, ou s’il est loisible d’organiser des bonneteaux, comme dans les trains de banlieue. Ce candide blaguoscope n’a l’air de rien, n’est-ce pas ? C’est le hoquet de l’agonie pour la Foi chrétienne, d’abord, ensuite, pour toute la spiritualité de ce monde qu’elle a engendré, dont elle est l’unique substrat, et qui ne lui survivra pas un quart d’heure.

Mais que penser d’un clergé qui tolère ou encourage cette pollution du troupeau qu’on lui a confié, qui prend pour de l’humilité, l’enfantillage du crétinisme le plus abject, et que la plus timidement conjecturale hypothèse de l’existence d’un Art moderne transporte d’indignation ?

Retranché dans les infertiles glaciers du siècle de Louis XIV, les plus hautes têtes contemporaines ont passé devant lui, sans mieux obtenir qu’un outrage ou une dédaigneuse constatation. Des écrivains de la plus curative magnitude se sont offerts pour infuser un peu de sang jeune à la carcasse desséchée de leur aïeule. Ils en ont été reniés, maudits, placardés d’immondices : — C’est vous qui êtes centenaires et décrépits ! leur crie-t-elle de sa gueule vide, et le seul grand artiste qui ait honoré sa boutique depuis trente ans, Jules Barbey d’Aurevilly, est mis au pilon sur un ordre formel de l’Archevêché de Paris.

Il est vrai qu’elle a ses grands écrivains, l’Église