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lopper et emmailloter, avec une attention infinie, par les catholiques eux-mêmes, dans les bandelettes multipliées du silence le plus égyptien.

C’était pourtant une chose réellement grande, ce récit hagiographique, tel qu’il l’avait conçu et exécuté ! Un tel livre, si la presse eût daigné seulement l’annoncer, était, peut-être, de force à déterminer un courant historique, — à l’heure favorable où Michelet, le vieil évocateur sans conscience de quelques images du passé, laissait, en mourant, le champ libre aux cultivateurs du chiendent de l’histoire exclusivement documentaire. Car on ne voit plus que cela, depuis la mort de ce sorcier : des idolâtres du document, en histoire aussi bien qu’en littérature et dans tous les genres de spéculation, — même en amour, où le sadisme a entrepris, dernièrement, de documenter le libertinage. C’est la pente moderne attestée par le renflement scientifique de la plus turgescente vanité universelle.

Marchenoir, esprit intuitif et d’aperception lointaine, par conséquent toujours aspiré en deçà ou au delà de son temps, ne pouvait avoir qu’un absolu mépris pour cette sciure d’histoire apportée, chaque jour, par les médiocres ébénistes de l’École des Chartes, au panier de la guillotine historique où sont décapités les grands concepts de la Tradition. Il avait donc entrepris de protester contre cette réduction en poussière de tout le passé, par la résurrection intégrale d’une société aussi défunte que les sociétés antiques et dont les débris physiques, transformés mille fois depuis dix siècles, ont pu servir à toutes les vérifications géologiques ou potagères du néant de l’homme.