Page:Bloy - La femme pauvre.djvu/221

Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXXII



Quelque habitué que fût l’auditoire aux incartades imaginatives du poète, celle-ci parut forte et il y eut un silence. Tous, même Folantin, regardèrent curieusement Marchenoir demeuré très impassible, se demandant ce qu’allait dire ce redoutable. Clotilde, surtout, qu’il avait tant étonnée le premier jour et qui, d’ailleurs, avait peu compris la similitude, jaillissait d’elle-même, ayant l’air de croire que quelque chose de grand allait se passer.

— Marchenoir, dit Léopold, vous êtes le seul homme capable de répondre à ce que nous venons d’entendre.

Celui qu’on nommait l’Inquisiteur alluma une cigarette et s’adressant à L’Isle-de-France

Quand ta musique n’est pas bénie par l’Église, prononça-t-il avec un grand calme, elle est comme l’eau, très mauvaise et habitée par les démons. Si je m’adressais à des intelligences dégagées de toute matière et, par conséquent, semblables à celles des anges, ce mot suffirait pour en finir avec Wagner. Malheureusement, il faut quelque chose de plus.

D’abord, je n’ai que faire de ton poison juif, mon cher Bohémond. Personne ne m’a jamais aperçu dans aucune meute ni aucune émeute. Je suis un méprisant et un solitaire, tu le sais très bien. J’ignore et veux ignorer ce qui a pu être gazouillé, coassé ou vociféré contre ce teuton qui