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saire, fabricateur et régulateur du monde… Encore un enfant, encore de la richesse et de la puissance, une force nouvelle lancée au travers du monde… etc. »

Je le demande, avec calme, à la douzaine et demie de très pauvres diables séparés de l’innombrable troupeau des mufles, qui gardent au fond de leurs cœurs les traditions d’un art quelconque, l’amoureux souvenir de l’antique noblesse des esprits de France ; je demande à ces malheureux quelle pourrait bien être la formule de mépris applicable à un soi-disant écrivain qui a l’impudence d’offrir, dans un même soi-disant livre, les mêmes niaises et basses phrases jusqu’à trente ou quarante fois, sans y rien changer — et aussi ce qu’il faut penser d’un public assez avili pour admirer une pareille prostitution !

Certes, j’aime peu Flaubert et j’ai assez dit pourquoi. Mais quels ne seraient pas les rugissements de cet artiste, dont la PROBITÉ littéraire fut une chose quasi sublime et que la seule crainte de répéter un adverbe, à cinquante pages de distance, faisait généreuse-