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c’est comme s’il disait : « Je n’existe pas ».

Le Juif, au contraire, c’est l’antagoniste, dans l’Absolu. C’est l’Aîné qui s’est éloigné du Cadet — parce qu’on tuait le Veau gras dans la maison — jusqu’à ce que l’Esprit de Dieu les étreigne, les réconcilie dans l’Unité. Le Juif et le Catholique sont égaux par leur extraction commune et ne doivent pas plus s’allier aux Protestants que les maîtres ne doivent épouser leurs domestiques[1]. Un Juif peut estimer un Catholique, sans cesser de le haïr, et vice versa, mais le moyen, pour l’un et pour l’autre, de ne pas mépriser un Protestant !


14. — Un admirateur du Salaud m’écrit :

« Fécondité » ! Ah ! on est loin de l’Iliade !!! On est chez les Bourgeois !… Il n’y a pas à dire, on y est bien ! On ne pourrait y être plus. Et c’est vraiment, je l’avoue, irrespirable, et on est heureux d’avoir la consolation de lire maintes pages de la « Femme pauvre »,

  1. Je me trompais tout à l’heure. Quand un homme dit : « Je suis protestant », c’est comme s’il disait : « Je refuse de laver la vaisselle » ou « j’aime mieux laver la vaisselle ». Cela dépend des natures et surtout des circonstances.