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quin salopé, ne paraissent pas devoir être l’occasion d’un deuil national.

N’avait-il pas, d’ailleurs, la consolation d’écrire « Fécondité », et la consolation plus sublime de savoir — lui seul — qu’il « n’avait jamais eu qu’une passion, celle de la vérité… que, depuis quarante ans, il avait servi son pays par la plume et chanté la France par plus de quarante œuvres déjà ?… » Enfin, ne pouvait-il pas se rendre à lui-même le témoignage si réconfortant « d’avoir porté la petite lampe sacrée, qui éclairerait le monde si les puissances mauvaises venaient à éteindre le soleil !!!? etc. ».

Qu’il ne soit donc pas parlé de récompense. Le cher homme n’a eu aucun mérite. « Je veux bien qu’on dise de moi que je n’ai été ni une bête ni un méchant ». C’est tout ce qu’il demande. Pour ce qui est des âmes basses et sottes, qui le calomnient, qui l’abreuvent d’outrages, non seulement aujourd’hui, mais depuis qu’il a commencé d’écrire, il les protège de son « indulgence de poète, pleinement satisfait du triomphe de l’idéal ».