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7. — Berquinade familiale de six cents lignes, depuis deux jours. Allons ! les petits enfants, venez faire risette à votre oncle M. Émile qui vous aime tant. Da, da, da, da, da — Ga, ga, ga, ga, ga.

Ce personnage illustre et sympathique est, d’ailleurs, sur le point de rentrer en France, si, toutefois, il en est sorti — ce qui est une question.

Article de quatre colonnes et de trente mille caractères pour nous apprendre qu’il désire rentrer en silence. À peine quelques mots de Dreyfus. Il parle avant tout, surtout de lui-même et des « tortures » de son exil[1]. Elles ont pu être atténuées, j’imagine, par quelques douceurs. Les souffrances d’exil d’un romancier qui gagne deux ou trois cent mille francs par an avec un unique bou-

  1. Les tortures de l’exil de M. Zola qui fout le camp, après avoir raflé à ses amis une cinquantaine de mille francs, j’aime à le croire, car tel est le juste prix d’un roman-feuilleton de ce crétin désintéressé ! Voilà qui nous met furieusement loin de l’île du Diable où on s’amuse joliment, comme chacun sait !

    Démasque-toi donc tout à fait, égoïste et lâche cafard !