Page:Bloy - Je m'accuse, La Maison d'Art, 1900.djvu/33

Cette page a été validée par deux contributeurs.

dans des lignes d’inégale longueur. Une multitude vaine qui ne lisait pas exclusivement Pot-Bouille ou la Joie de vivre se précipitait aux pèlerinages. L’urgence éclatait d’un bouquin prophylactique.

L’apôtre des gentils du Positivisme ne balança pas. Muni d’un paroissien et de je ne sais quels manuels de piété facile, pour n’être pas tout à fait à court de théologie et de liturgie, négligeant peut-être un peu trop le droit canon, il alla se documenter sur l’« Idole » qu’on vénère dans les Pyrénées où les montagnards, on ignore pourquoi, s’abstinrent de l’assommer à coups de bâton, ainsi que plusieurs journaux l’avaient joyeusement annoncé[1].

C’est un peu fort tout de même que ce bison, qui n’a plus même l’excuse d’avoir l’air d’être un écrivain, soit admis à déposer son paquet de fiente sur une grande chose qui nous fait, à nous, sauter les larmes des yeux !

« Le miracle de Lourdes, conte de fée, si touchant et si enfantin !… dit-il. L’Église, incapable de lutter contre le vent déchaîné de

  1. Voir, entre autres, l’Autorité du 26 juillet 92.