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écrivait décidément, résolument et tout à fait comme un gendarme ou comme un garde-barrière, mais il faut bien faire quelque chose pour l’Académie.

Chacun de ces inusables clichés, dont Monsieur Zola est l’heureux fermier, fut calculé pour un nombre indéterminé de situations identiques où le lecteur est toujours certain de les retrouver. Il est vraiment difficile de se tuer moins que ne le fait ce grand travailleur.

Certes, je ne puis être accusé de fanatisme pour Flaubert dont tous les livres, à l’exception d’un seul, m’ont exaspéré. Tout le monde, pourtant, sait le labeur infini de cet homme, « courageux autant que tous les lions, — disais-je en 1890, dans une oraison funèbre, — mais acharné sur une idée imbécile et s’efforçant, vingt années, d’extraire de son intestin le ténia séditieux et inextirpable de l’Inspiration ».

N’étant rien qu’un volontaire, il ne put créer une œuvre de génie, mais il fut, incontestablement, l’un des plus probes écrivains qu’on ait jamais vus. Il laissa peu de livres,