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Tout ce lyrisme de camelote écarté, il reste ceci que le jeune bavard est fils de celui des fils du reproducteur qui vient de conquérir l’Afrique. Ce conquérant, qui n’a pas l’air de s’embêter, a eu dix-huit enfants et le farceur actuel en a lui-même quatre déjà. Dans une vingtaine d’années, ils seront peut être six cents. Voilà ce que c’est que d’avoir foi en la vie. On a des enfants et des bœufs à bosse à ne pouvoir les compter. On a aussi le Niger et ses archipels. Jusqu’à l’inconnu qui devient fécond. « La semence de l’inconnu étant jetée, elle pousserait en une moisson de fabuleuse puissance ».

Tout cela, est-il besoin de le dire ? se passe « gaillardement, sous le brûlant soleil des tropiques ».

Là-dessus, la vieille ancêtre féconde se lève, juste le temps de renouveler sa litière : « À la santé de celles qui aimeront, dit-elle, qui enfanteront, qui créeront le plus de vie !!! » Cette culasse antique est persuadée, sur la foi d’Émile, qu’on CRÉE la Vie.

Le gala terminé, il y a un dernier triomphe autour des très vieux époux féconds. « C’était