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25. — Lettre à Mme Alfred Dreyfus par Émile Zola.

Cinq cents lignes pour dire à cette dame que son mari est un martyr et que lui, Zola, autre martyr, est, de surcroît, un poète. Mais quel martyr et quel poète ? Vous allez bien voir.

Cette lettre écrite « malgré le deuil du citoyen, malgré la douleur indignée, la révolte où continuent à s’angoisser (sic) les âmes justes[1] », est adressée « sous la lampe », dans « la maison close (!!!) », à la femme du « martyr », du « crucifié », du « mort ressuscité sorti vivant et libre du tombeau ».

L’expéditeur « n’a vu qu’une chose », c’est qu’« un innocent souffrait », et je vous fiche ma parole qu’il sait ce que c’est d’être innocent et de souffrir ! Alors, naturellement, il a tout fait. « Que de fois, pendant les deux cruelles années, ces deux années de luttes géantes, j’ai désespéré de l’avoir, de le rendre vivant à sa famille !… Affaire de sentiment !

  1. Il n’a pas osé écrire les âmes des justes.