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role évocatrice d’amour lui semblait une agression personnelle.

Il était si chaste qu’il eût condamné la jupe des zouaves.

Telle, à larges traits, la physionomie de ce chef.

Qu’il me soit permis d’esquisser les autres.

Théodore était le lion du groupe. Il en était l’orgueil, la parure et c’était lui qu’on mettait en avant lorsqu’il s’agissait de diplomatie ou de persuasion, car Théophraste manquait d’éloquence.

Il est vrai qu’en ces occasions, Théodore se soûlait pour mieux rugir, mais il s’en tirait à la satisfaction générale.

C’était un petit lion de Gascogne, malheureusement privé de crinière, qui se flattait d’appartenir à la célèbre famille, à peu près éteinte aujourd’hui, des Théodore de Saint-Antonin et de Lexos, dont les rives de l’Aveyron connurent la gloire.

On eût été malvenu d’ignorer que ses armes, les fières et nobles armes de ses aïeux, étaient sculptées au porche ou dans un endroit quelconque de la cathédrale d’Albi ou de Carcassonne. Le voyage était trop coûteux pour qu’on entreprît une vérification, inutile d’ailleurs, puisqu’il donnait sa parole de gentilhomme.