Son culte s’exprimait parfois en de telles circonlocutions extatiques, le baveux éréthisme de sa ferveur atténuait si étrangement sa physionomie de fossoyeur calciné, et de si déshonnêtes soupirs s’exhalaient alors de son sein, que les vases de moindre élection dans lesquels il laissait tomber sa rare parole, étaient excusables, après tout, de ne pas sentir passer, entre eux et lui, l’hypocondriaque majesté de l’Idolâtrie.
On me dispensera, je veux l’espérer, de faire connaître les raisons d’ordre exceptionnel qui déterminèrent un commerce d’amitié entre moi et ce personnage sympathique.
J’étais jeune, alors, très jeune même, et facilement accessible à l’enthousiasme. M. Pleur se fit un plaisir de m’en saturer en se dévoilant à moi.
Je crois être le seul qui ait reçu ses confidences. J’ajoute que ce souvenir m’a fort aidé à supporter une destinée plus que chienne et, le personnage étant mort, il y a bien longtemps déjà, ma conscience me presse, aujourd’hui, de témoigner en faveur de ce méconnu.
Quelques hommes de ma génération peuvent se rappeler sa fin tragique, arrivée dans les dernières années de l’Empire, et qui fit un assez grand bruit.
L’assassinat, dont les gazettes m’apportèrent les