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XIX

UNE RECRUE


à Henry de Groux.


Le pauvre diable se comparait à ce renard, à cet autre pauvre diable de renard qu’il surprit un jour, il y avait bien dix ou quinze ans, au milieu d’un bois.

On était en plein hiver. L’animal boiteux, efflanqué par de longs jeûnes et, n’ayant presque plus la force de se traîner, portait dans sa gueule un mince lièvre chassé lui-même de son trou par la famine, dont la capture avait dû coûter de pénibles heures d’affût à ce père de renardeaux qu’on attendait