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tion. Mais j’en appelle aux gens de bonne foi et d’esprit ferme qui en ont usé.

Le bruissement de larves qui précède l’entretien n’est-il pas comme un avertissement qu’on va pénétrer dans quelque confin réservé où la terreur, peut-être, surabonde… si on savait ?

Et l’horrible déformation des sons humains qu’on croirait étirés sous un laminoir, qui ont l’air de n’arriver jusqu’à l’oreille qu’à force de se distendre monstrueusement, n’est-elle pas aussi quelque chose d’un peu panique ?

Il y a peu de jours, un vieux garçon de bains scientifiques, appointé spécialement pour le massage des découvertes utiles, au hammam d’un puissant journal, célébrait la gloire d’une usine anglaise qui est en train d’exterminer l’Écriture.

Il paraît qu’une lumineuse machine va destituer la main des hommes qui n’auront plus du tout besoin d’écrire, et le fantoche invitait naturellement plusieurs peuples à se réjouir d’un tel progrès.

J’imagine que le téléphone est un attentat plus grave, puisqu’il avilit la Parole même.



— Hallô ! Hallô ! À qui ai-je l’honneur de parler ?

— À moi, Charlotte, votre ancienne femme.