Page:Bloy - Exégèse des Lieux Communs, Mercure de France, 1902.djvu/265

Cette page a été validée par deux contributeurs.

CLX

Le bon vieux temps.


Quelques-uns disent qu’un temps nommé invariablement « les siècles d’ignorance », par opposition au « siècle des lumières » qui est le nôtre, ne peut pas être bon et que, plus il est vieux, moins il doit être bon. D’autres soutiennent, sans preuves suffisantes, me semble-t-il, que la bonté d’un temps n’est nullement incompatible avec les ténèbres et la vieillesse.

Un troisième groupe, dont je suis, affirme audacieusement que ce Lieu Commun doit être mis au rancart, parce que ce qu’on est convenu d’appeler le bon vieux temps, c’est-à-dire, je suppose, le Treizième Siècle, fut, au contraire, et par excellence, le jeune temps, celui de la force, de l’amour, de la lumière et de la beauté, tandis que le Vingtième est, de plus en plus, un temps de décrépitude, une hideuse et haïssable image de la plus gâteuse vieillesse. Mais allez dire à un avoué de première instance de recommencer la Quatrième Croisade !